La Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants a présenté son rapport final le 20 novembre

Par son rapport « Violences sexuelles faites aux enfants : on vous croit », la CIIVISE a restitué ce 17 novembre, après trois années d’engagement, son analyse des violences sexuelles faites aux enfants et a présenté 82 préconisations de politique publique.

 

La réalité peut être décrite en quelques chiffres :

  • 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année,
  • 5,4 millions de femmes et d’hommes adultes en ont été victimes dans leur enfance,
  • L’impunité des agresseurs et l’absence de soutien social donné aux victimes coûtent 9,7 milliards d’euros chaque année en dépenses publiques,
  • Les deux tiers de ce coût faramineux résultent des conséquences à long terme sur la santé des victimes.

 

Le rapport précise qu’au-delà du viol et de l’agression sexuelle il y a les mutilations sexuelles, la prostitution, le mariage forcé, déni d’intimité.

 

Si le code pénal français limite la notion de violences sexuelles aux seuls viols et agressions sexuelles, le rapport souligne que les acteurs de terrain y incluent également :

  • Les mutilations sexuelles féminines : parce que l’excision – qui concerne 60 000 à 125 000 femmes et filles en France aujourd’hui – vise avant tout « l’appropriation du corps des femmes » et le « contrôle [de leur] sexualité, » elle relève de la même recherche de domination et d’asservissement que le viol et l’agression sexuelle.
  • La prostitution : parce que la prostitution – qui touche 30 000 personnes en France, dont 85% de femmes et « pas mal de fillettes et adolescentes » – revient à réduire la personne à une marchandise, un corps dont on peut user à sa guise en échange d’un peu d’argent, elle constitue toujours une violence, et ce quelles que soient les conditions dans lesquelles elle s’exerce.

 

L’Amicale du Nid se réjouit que le rapport n’omette pas la prostitution parmi les violences sexuelles faites aux enfants, mais regrette que le terme « conduite prostitutionnelle » apparaissent à plusieurs reprises alors même qu’il ne s‘agit pas d’une « conduite » mais de victimes d’un système dont les premiers maillons sont les pédocriminels acheteurs d’actes sexuels.

 

A noter que l’Amicale du Nid constate chaque jour la sur-représentation des violences sexuelles subies durant l’enfance parmi les victimes du système prostitutionnel : les violences sexuelles sont un facteur déterminant des vulnérabilités tant des enfants que des adultes qu’ils deviendront.